Crise du logement en France : une génération de jeunes adultes contrainte au nid familial

L’essor du phénomène des « Tanguy », ces jeunes adultes qui demeurent chez leurs parents, reflète une crise du logement de plus en plus préoccupante en France. Une étude récente de la Fondation Abbé Pierre met en lumière une augmentation significative de cette tendance sur la dernière décennie.

Une augmentation significative des jeunes adultes chez leurs parents

La Fondation Abbé Pierre, dans son dernier rapport, révèle que près de cinq millions de jeunes adultes résident encore sous le toit parental. Cette situation n’est pas sans conséquence sur leur autonomie et leur insertion sociale et professionnelle. Bien que cette cohabitation intergénérationnelle touche principalement les 18-24 ans, avec une hausse notable de 13,5%, elle concerne également les 25-34 ans, dont le nombre a augmenté de 3,6%.

Les raisons d’une cohabitation prolongée

Plusieurs facteurs expliquent ce retour ou cette prolongation du séjour chez les parents. En premier lieu, l’augmentation démographique issue du baby-boom de l’an 2000 se traduit par un afflux de jeunes arrivant à l’âge adulte et confrontés à un marché du logement saturé. Par ailleurs, la conjoncture économique actuelle induit des salaire trop bas face à des niveaux de loyer élevés, rendant difficile pour ces jeunes l’accès à un logement autonome.

Des disparités hommes-femmes dans l’accès au logement

L’étude souligne également une disparité entre les sexes : les hommes sont bien plus touchés par ce phénomène que les femmes. Ce constat s’explique notamment par une mise en couple plus précoce chez ces dernières. Néanmoins, il est crucial d’appréhender cette problématique dans sa globalité afin d’envisager des solutions adaptées et efficaces.

Vers des politiques du logement plus volontaristes

Dans ce contexte, la Fondation Abbé Pierre appelle à la mise en place de politiques du logement plus volontaristes, particulièrement en faveur des jeunes aux revenus modestes. L’enjeu est d’autant plus important qu’un jeune salarié sur quatre vit encore chez ses parents. La nécessité d’une action concrète est donc impérative pour contrer cette crise qui s’aggrave.