Crédit immobilier en France : une tendance à la baisse des taux confirmée

Le secteur du crédit immobilier en France connaît une période de mutations significatives, marquée par une détente prolongée des taux d’intérêt. Selon les dernières observations, le deuxième trimestre de l’année 2024 a vu le taux moyen des crédits immobiliers s’inscrire à 3,73%, avec un léger avantage pour les acquisitions dans le neuf à 3,68% contre 3,74% pour l’ancien. Cette tendance à la baisse, amorcée depuis fin 2023, se poursuit avec constance et ramène le taux moyen au niveau de celui observé en juillet 2023, soit 3,66%.

Des durées d’emprunt allongées malgré la baisse des taux

Toutefois, il convient de souligner que cette baisse s’accompagne d’une augmentation de la durée moyenne des prêts accordés. En effet, cette dernière s’élève actuellement à environ 246 mois – soit plus de 20 ans – avec une tendance encore plus marquée pour les biens neufs (267 mois) et l’ancien (258 mois). Ces durées représentent quelques-unes des plus longues jamais constatées et reflètent une situation complexe notamment pour les primo-accédants de plus de 45 ans contractant un emprunt pour la première fois.

L’impact sur le pouvoir d’emprunt des ménages

La diminution des taux n’a pas uniquement engendré des effets positifs. En effet, concomitamment à cette baisse, on observe que la capacité d’emprunt a diminué. Un ménage capable d’emprunter jusqu’à 100000 euros fin 2022 ne peut plus prétendre qu’à environ 88500 euros à, ce qui traduit un ralentissement du marché. Les auteurs soulignent que seul un plan stratégique visant à ; redynamiser conjointement les marchés immobiliers et du cré ;dit pourrait renverser cette dynamique ralentissante.

Les banques dynamisent le marché

Après avoir quasi stoppé net leur offre de crédit immobilier en fin d’année précédente, les banques reviennent activement sur le marché. Elles capitalisent sur la concurrence afin d’attirer nouveaux clients avec des conditions toujours plus attractives. Les courtiers ont ainsi pu négocier des taux avantageux tels que 3,44% sur quinze ans ou encore jusqu’à 3,71% sur vingt-cinq ans. Malgré quelques incertitudes politiques et fluctuations du taux de l’OAT à dix ans – servant souvent de référence pour fixer les prix des crédits -, la volonté prêter reste forte chez les acteurs bancaires.

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Perspectives futures

L’évolution récente indique clairement que nous sommes possiblement devant un tournant décisif pour le marché immobilier français. Si la trajectoire actuelle se maintient, une sortie complète de crise pourrait être envisagée vers l’horizon 2025. Cette perspective encourageante doit toutefois être tempérée par la prise en compte continue des contextes politiques et économiques pouvant influencer directement ou indirectement le secteur.